samedi 27 février 2016

Mon Peuplier, l'arbre de mes petites morts...


Quel est cet arbre à 2 facettes ?
 
Je vous présente "mon" peuplier, cet hiver. 

Voilà quelques années que je l'ai rencontré et que sa forme toute particulière m'a interpelée.

Vous voyez cet arbre au port majestueux en grimpant la colline ? 

Et étrangement lorsqu'on le contourne, on croirait un arbre presque mort, sur le point de tomber, creux...


Une autre particularité, c'est cette source qui sort un peu plus haut sous un grand platane (dont je vous parlerai un autre jour) et qui retourne sous terre en passant sous ce peuplier pour ensuite sortir à nouveau un peu plus bas dans un abreuvoir laissant sur son sillage une traînée d'herbe plus verte et plus dense.


Ses racines sont très puissantes et profondes pour le tenir sur cette pente importante, et à son pied, une petite plateforme semble vous proposer de vous arrêter sous son ombre.


J'aime le peuplier parce que je crois que si j'étais un arbre, je serais un peuplier. Cet arbre tout mince aux premières années de sa vie, qui a un besoin de boire si intense, et dont le feuillage ultra-sensible s'exprime au moindre petit souffle de vent comme s'il s'agissait d'une tempête.

 


Le cycle Vie / Mort / Vie


 Celui-ce m'a semblé incarner tellement bien la Mort et la Vie mêlée que je l'ai adopté pour m'y recueillir.
A la fin de l'hiver, je viens après chaque rencontre avec mon arbre, croquer l'un de ses bourgeons qui m'emplit la bouche d'une saveur si puissante qui me régénère.
J'aime caresser l'intérieur de son tronc et les formes étranges qui s'y moulent et évoluent années après années, creusées par la pluie et séchées par le soleil.
Je me repose sous son ombre l'été et j'écoute bruisser ses feuilles.

Y déposer mes lunes, rituel plein de sens



C'est ici que je viens me recueillir lors de mes lunes.
Je viens y pleurer,
Parfois y laisser couler le sang directement à la terre,
Ou verser à son pied une petite bouteille d'eau et de sang de lunes mélangés,

Puis j'y dépose la prière d'un nouveau cycle :

Je laisse mourir 
Mes peurs, mes hontes, mes doutes et mes culpabilités,
Je les lâche et je les donne à la Terre.
Je les laisse mourir et se transformer
Pour faire renaître en moi
La Joie, la Paix, la Confiance et l'Amour,
Je les sens monter en moi 
Je m'en imprègne et je les fais vibrer.
Merci à la Terre de transformer ces énergies,
De les faire mourir, de les transformer 
et de les faire renaître sous une forme lumineuse...


J'effectue cette prière à genoux les mains au sol ou à plat ventre et je savoure la sensation de la vibration de la Terre dans mon ventre, mes mains, mon visage.
J'y ajoute parfois des choses particulières et plus précises que je souhaite laisser partir de ma vie, et des remerciements particuliers pour le cycle qui vient de passer.

J'accroche à chaque lune un petit fil de laine ou un ruban de couleur rouge aux branches de mon peuplier.


J'ai commencé ce rituel aux lunes qui ont suivi mon retour de couches après la naissance de mon premier enfant. Ce fut (et c'est encore) pour moi un formidable moyen de guérison de ma féminité. Une manière d'honorer ce temps particulier où le sang coule de mon sexe et de le voir comme un moment privilégié et non plus comme une malédiction.


"Parler aux arbres" et s'en faire des alliés



J'ai le sentiment d'avoir noué une véritable complicité avec cet arbre.
Je le sens joyeux de me recevoir, et j'aime m'imprégner de sa sagesse.
J'y vais parfois partager des moments importants pour moi
Me recentrer lorsque j'appréhende des évènements à venir.
Par exemple, je suis allée lâcher mes peurs auprès de lui lorsque j'ai été assaillie de doutes et d'angoisses quelques jours avant la naissance de mon second enfant. Je lui ai demandé de me partager son ancrage et sa force pour traverser la tempête à venir et j'ai prié l'univers pour que la tempête soit plus douce que la première fois.
Je lui ai demandé de veiller sur moi et je lui faisais signe de ma fenêtre durant les derniers jours de ma grossesse.
J'ai pris avec moi un morceau d'écorce qui m'a accompagnée pendant la naissance rapide et fluide de mon fils.
 Quand je vais le voir et que je l'aperçois au loin je sens son aura qui diffuse autour et au fur et à mesure que je m'approche je sens sa densité et j'ai l'impression de recevoir sa vibration.


J'avais envie de vous partager cette expérience magique que je n'assumais pas trop auparavant mais qui m'apporte tellement que je pense que ça peut à votre tour, vous donner des idées !



mercredi 3 février 2016

Entre la mère idéale et la mauvaise mère...

Être mère...
Tout un programme !
Entre suivre ses idéaux et faire face à la réalité du terrain et de l'humain...
Jongler entre les besoins de l'enfant, du couple, de la famille et les siens..


petit Hibou mange des mûres

   Dans mon monde idéal, je vivais une grossesse épanouissante en totale connexion avec mon bébé, j'accouchais dans l'extase, j'allaitais mes enfants jusqu'au sevrage naturel vers 3-4 ans, ils n'avaient bien sûr pas de tétine, ils étaient portés abondamment en écharpe et avec amour, dormaient à côté de nous d'un sommeil reposant car c'est bien connu, un enfant materné et en co-dodo est bien plus serein et en confiance et donc dort profondément. Ils ne mangeaient que des aliments vivants sains et bio... Je ne les laissais jamais pleurer, et de toutes façons, ils n'auraient jamais besoin de pleurer puisque tous leurs besoins d'amour et de proximité seraient remplis. Ils étaient en couche lavable exceptionnellement mais ma connexion avec eux me permettait de pratiquer l'hygiène naturelle infantile et de répondre à tous leurs besoins d'élimination et donc de les laisser sans couche la plupart du temps. Ils n'allaient pas à l'école mais apprenaient à leur rythme à la maison dans une joyeuse et enthousiaste communication avec leurs parents...

Cui cui cui...

Et puis... PLOUF ! Mes enfants ont décidé que mes idéaux devaient être revus à la baisse sûrement et j'ai dû donner un grand coup de pied dedans.

J'ai trouvé super dur d'être enceinte... J'ai dégueulé de nombreux repas, eu des bleus plein les jambes, je me suis traînée comme si j'avais une gastro de plusieurs mois d'affilées.
J'ai trouvé mon premier accouchement horrible (pourtant un simple accouchement à domicile)...
J'ai trouvé mon second accouchement trop "facile", rien d'extraordinaire, ni d'extatique...

Mes enfants ont pleuré beaucoup... le soir surtout pour l'aîné, mon petit loup; la nuit surtout pour le second, mon hibou (c'est encore plus sympa la nuit...).
M'ont pincé les seins et fait maudire l'allaitement maternel... (Dès l'âge d'un an, j'ai vite espacé les tétés.)
Ils ont étalé de nombreux cacas sur le plancher, pissé sur moi un nombre incalculable de fois jusqu'à ce que je me décide à remettre des couches. Et même des jetables la nuit !
Petit Hibou a une tétine, j'ai craqué après de nombreuses nuits sans sommeil, les tétons en feu et au bord de la surdité due à des hurlements incessants. Moi qui jamais, ô grand jamais ne ferais entrer cette "chôse" dans ma maison...
Petit Loup se sauve tous les jours pour aller manger chez sa grand-mère parce que c'est meilleur le "pain jaune" (la baguette industriel) que le pain avec "la grosse croûte" (le pain bio artisanal) et que là-bas, on peut mettre du sucre dans les yaourts, qu'il y a des yaourts tout court plein le frigo, en fait... Et des goûters plein de bonbons et de brioches...
J'ai pesté contre le co-dodo quand je me retrouvais entre mon petit Loup qui me tripotait les cheveux toute la nuit et mon petit Hibou qui me tripotait les tétons en même temps... écrasée entre les 2... Je finissais par me sauver pour dormir sur le canapé TOUTE SEULE !!!
J'ai bien souvent jeté mes bébés dans les bras de leur père ou de ma belle-mère en fin de journée : "Tiens ! Prends-le ! J'en veux plus !
Mais pourquoi j'ai voulu des gosses, mon Dieu, c'est épuisant !"

Je leur ai hurlé dessus parfois, à bout, épuisée parce MOI, je voulais faire une sieste mais pas eux, apparemment. J'ai pondu 2 engins à énergie perpétuelle, rechargeables au soleil et qui n'ont pas besoin de sommeil semble-t-il, ou moins que des adultes en tous cas.
J'ai donc renoncé à l'idée de les avoir 24 heure sur 24 à la maison et trouvé que finalement, l'école ce serait pas mal...

petit Hibou

Et j'ai pleuré sur mon sort bien souvent en me maudissant s'être une aussi mauvaise mère et en admirant toutes ces femmes qui, elles, remplissaient aussi bien mes idéaux, et avec le sourire s'il vous plaît, et sans avoir la peau sur les os...

Et puis, et puis, je me demande si en fait, je n'ai pas "bien fait" de lâcher mes idéaux lorsque je sentais que je dépassais mes limites afin d'éviter qu'ils ne deviennent des dogmes.

Accepter que je n'ai ni l'histoire, ni l'environnement, ni le soutien, ni le tempérament de ces mères que j'admire et que ma foi, mes enfants ne m'en voudront peut-être pas tant que ça.

Privilégier l'humain sur les idéaux.

Se respecter en tant que femme, individu, pour que la mère que je suis puisse montrer l'exemple à ses fils et qu'ils sachent à leur tour respecter leurs limites (et celles de leurs compagnes !).

Peut-être aussi éviter que mes enfants décident plus tard de ne pas avoir d'enfants parce que "ça demande trop de sacrifices". (Ce que j'ai moi-même pensé avant que petit Loup ne s'invite, et que, au vu de la natalité en berne, pensent de plus en plus de gens aujourd'hui).

Donc, peu à peu, mais ce n'est pas acquis encore, je réalise que ce qui est important, c'est le fond et non pas la forme. Que je donne aussi avec beaucoup d'amour un biberon à mon fils les jours où je n'ai pas envie de donner le sein. Que je passe des moments bien détendus à jouer avec lui même s'il a une couche mouillée sur les fesses. Que j'ai plaisir à retrouver mon grand lorsqu'il rentre de l'école. Et que je ne serai jamais une mère parfaite, et que du coup, ce sera plus simple pour eux de s'envoler et de trouver plus tard une femme "mieux que leur mère" !

petit Loup


Si tu penses un jour avoir acquis la sagesse... fais des enfants ! Et tu verras que tu as encore du chemin...

mardi 2 février 2016

Fêter l'Imbolc ou accueillir le renouveau.

Aujourd'hui, c'est la Chandeleur, ou la Sainte Brigitte, ou l'Imbolc.
J'ai décidé de fêter cette période du renouveau, de la naissance de l'énergie du Printemps au coeur de l'Hiver.
J'ai "hiberné", je laisse mourir ce qui doit mourir du cycle de l'année précédente et je mets à germer les graines de l'année à venir.
Mes projets matériels, physiques,
Mes projets spirituels, de développement personnel...

Je serai seule à le fêter même si j'aurais aimé le faire lors d'un cercle avec d'autres femmes, ce ne sera pas possible cette année. Mais ce sera l'occasion de me centrer vraiment sur moi-même.
J'ai apporté pour mettre sur l'autel des bougies, quelques fleurs du coeur de l'hiver, un peu de lait (maternel, le mien !), quelques huiles essentielles, des petites papiers à brûler sur lesquels noter mes intentions à faire mourir, et un papier à conserver sur lequel noter les graines à semer et ce que je souhaite faire germer en moi et autour de moi durant l'année à venir.

Et puis, il y a ce blog, que je démarre aujourd'hui tout doucement parce que je trouve que c'est un beau jour pour une naissance.
petit mandala fait maison